Focalisation attentionnelle en musculation : que vaut vraiment la “mind–muscle connection” ?

Table des matières

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Introduction

Depuis plusieurs décennies, les pratiquants de musculation, et tout particulièrement les bodybuilders, insistent sur l’importance de la “mind-muscle connection”, c’est-à-dire la capacité à se concentrer volontairement sur la contraction du muscle ciblé durant un exercice. Dans la littérature scientifique, ce type de focalisation correspond à un focus attentionnel interne, où l’attention est dirigée vers les sensations musculaires. À l’inverse, un focus attentionnel externe consiste à orienter l’attention vers le résultat du mouvement, par exemple soulever la charge ou déplacer un objet.

Les recherches antérieures en sciences du sport ont largement montré que le focus externe améliore l’apprentissage moteur et la performance dans de nombreuses disciplines. Plus de 90 % des études recensées par Wulf (2013) rapportent une supériorité du focus externe en termes de coordination, de précision et de force immédiate. Toutefois, ces données concernent surtout la performance technique à court terme, et non les adaptations hypertrophiques à long terme.

Certaines études électromyographiques suggéraient que le focus interne pouvait accroître l’activation musculaire, laissant penser qu’il pourrait favoriser l’hypertrophie. Mais jusqu’à Schoenfeld et al. (2018), aucune étude n’avait véritablement comparé les effets du focus interne et du focus externe sur la croissance musculaire et la force après un cycle d’entraînement structuré.

Objectifs de l’étude

Questions centrales

L’objectif principal était de déterminer si un entraînement réalisé avec un focus interne pouvait induire une hypertrophie musculaire plus importante qu’un entraînement avec un focus externe, et si ce dernier pouvait au contraire favoriser davantage les gains de force.

Hypothèses

Les auteurs ont formulé l’hypothèse que le focus interne stimulerait davantage l’hypertrophie, tandis que le focus externe favoriserait les gains de force.

Méthodologie

Participants

L’étude a inclus 30 hommes jeunes (21,7 ± 3,7 ans ; 176,3 ± 9,1 cm ; 78,2 ± 18,4 kg) n’ayant pas pratiqué de musculation depuis au moins un an. Après appariement selon l’épaisseur musculaire initiale, ils ont été répartis aléatoirement en deux groupes : focus interne (n=14) et focus externe (n=13).

Protocole d’entraînement

Le programme a duré 8 semaines, avec 3 séances hebdomadaires. Les exercices choisis étaient le curl biceps à la barre et l’extension de jambes à la machine (leg extension), réalisés pour 4 séries de 8 à 12 répétitions à l’échec contrôlé. Les charges étaient ajustées pour maintenir les participants dans cette fourchette. Le groupe interne recevait la consigne de “squeezer le muscle”, tandis que le groupe externe entendait “soulève la charge”.

Mesures

L’hypertrophie musculaire a été évaluée par échographie, au niveau des biceps/brachialis et des quadriceps (rectus femoris et vastus lateralis). Les mesures post-tests ont été réalisées 48 à 72 h après la dernière séance. La force a été mesurée par dynamométrie isométrique sur les fléchisseurs du coude et les extenseurs du genou.

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