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Introduction
L’entraînement basé sur la vitesse (velocity-based training, VBT) s’impose comme une approche complémentaire à l’entraînement traditionnel en musculation. En plus de contrôler le volume et l’intensité, il incite l’athlète à exécuter chaque répétition à vitesse maximale, ce qui est directement lié au développement de la puissance et de la performance sportive. Un élément central du VBT est la rétroaction augmentée (augmented feedback, AugFb), c’est-à-dire l’information fournie à l’athlète sur la qualité ou le résultat de son mouvement. Deux types principaux existent : la connaissance du résultat (KR), qui renseigne sur l’issue du geste (ex. : vitesse atteinte), et la connaissance de la performance (KP), qui décrit l’exécution du mouvement (ex. : trajectoire, technique).
La fréquence et la nature de ce feedback peuvent influencer différemment les adaptations. Alors que certains travaux suggèrent que trop de feedback peut créer une dépendance et limiter la rétention, d’autres montrent que des informations systématiques après chaque essai renforcent la motivation et l’orientation externe de l’attention. C’est dans ce contexte que Nagata et al. (2018) ont examiné les effets comparés de plusieurs modalités de feedback sur la vitesse de saut en squat chargé, chez des athlètes d’élite.
Objectifs de l’étude
L’objectif principal était de comparer les effets de quatre modalités de feedback sur l’adaptation au VBT et sur la rétention des gains après l’arrêt de l’intervention :
- Feedback immédiat (ImFb) : information sur la vitesse de chaque répétition, après chaque saut.
- Feedback moyen (AvgFb) : information sur la vitesse moyenne de la série, fournie après le set.
- Feedback visuel (ViFb) : visualisation vidéo de l’exécution après chaque série.
- Absence de feedback (NoFb) : aucune information fournie.
La question centrale était de savoir si la fréquence élevée de feedback et la nature des informations (KR vs KP) influençaient différemment les adaptations et la rétention.
Méthodologie
Participants
L’étude a inclus 40 joueurs de rugby de division 1 universitaire au Japon, tous hautement entraînés, âgés de 20,9 ± 0,8 ans, mesurant en moyenne 1,71 ± 0,05 m pour un poids de 77,8 ± 12,6 kg. Leur squat 1RM atteignait en moyenne 153,9 ± 24,5 kg, soit environ 2 fois leur poids corporel. Trois athlètes ont été exclus pour blessure, laissant 37 participants répartis en quatre groupes : ImFb (n=9), AvgFb (n=10), ViFb (n=10), NoFb (n=8).
Protocole d’entraînement
Le programme a duré 4 semaines, avec 2 séances hebdomadaires de VBT, soit 7 séances au total (la dernière servant de post-test). Chaque séance comprenait 3 séries de 5 sauts en squat chargés à 30 kg, réalisés avec un temps de repos de 15 secondes entre les répétitions et 2 minutes entre les séries. Les participants étaient instruits de sauter le plus haut et le plus vite possible à chaque essai.

En parallèle, ils réalisaient 1 séance hebdomadaire de squat lourd (3 × 8 répétitions à 75 % du 1RM), toujours séparée de 48 heures des séances de VBT.
Feedback et mesures
- ImFb : vitesse de chaque répétition mesurée par un système GymAware et affichée immédiatement.
- AvgFb : vitesse moyenne d’une série affichée après le set.
- ViFb : visionnage vidéo sur tablette, sans vitesse.
- NoFb : aucune information donnée.
Les vitesses moyennes de saut en squat chargé (LV-JS) étaient mesurées à :
- Baseline,
- Chaque session d’entraînement,
- Post-test (fin des 4 semaines),
- Rétention (10 jours après l’intervention, sans feedback).
Réponses