Beta-Alanine et performances : améliore-t-elle vraiment vos gains musculaires ?

Table des matières

Introduction

La beta-alanine est devenue l’un des suppléments les plus populaires dans le milieu de la musculation, notamment pour ses effets potentiels sur l’amélioration des performances. Cet acide aminé non essentiel est bien connu pour augmenter les niveaux de carnosine intramusculaire, une molécule qui agit comme un tampon contre l’acidose induite par l’exercice intense. En retardant l’accumulation d’ions hydrogène, elle permet aux muscles de continuer à fonctionner de manière optimale pendant des périodes prolongées d’efforts intenses. C’est pourquoi la beta-alanine est souvent associée à une meilleure endurance musculaire et une réduction de la fatigue.

Cependant, malgré ces mécanismes bien compris, la question persiste : la beta-alanine peut-elle vraiment améliorer les performances lors de programmes d’entraînement en résistance ? Si les études ont montré des bénéfices pour les efforts de type endurance ou les exercices à haute intensité glycolytique, les preuves concernant son impact sur la musculation traditionnelle, axée sur la force et l’hypertrophie, restent incertaines. L’étude menée par Camargo et al. (2022) cherche à répondre à cette question en examinant les effets de la beta-alanine sur des athlètes pratiquant un programme de musculation sur huit semaines.

Objectif et hypothèses de l’étude

Objectif de l’étude

L’objectif principal de l’étude de Camargo et al. (2022) était d’évaluer les effets chroniques de la supplémentation en beta-alanine sur des adaptations liées à la force et à l’hypertrophie musculaire chez des hommes entraînés en résistance. Plus précisément, les chercheurs souhaitaient déterminer si une dose quotidienne élevée de beta-alanine, prise sur une période de huit semaines, pourrait améliorer des résultats tels que la force maximale, l’endurance de force, ou encore l’épaisseur musculaire.

La beta-alanine a longtemps été reconnue pour son potentiel à améliorer la performance dans des situations où l’acidose induite par l’exercice est un facteur limitant. Cependant, son efficacité dans le contexte de l’entraînement en résistance, où des répétitions modérées et des périodes de repos relativement courtes sont utilisées, n’était pas claire. Cette étude visait à clarifier ce point.

Hypothèses des chercheurs

Les chercheurs ont formulé l’hypothèse que la supplémentation en beta-alanine maximiserait les adaptations de force induites par le programme d’entraînement en résistance. Ils s’attendaient à ce que la beta-alanine, en augmentant la concentration de carnosine musculaire, permette aux participants de réaliser plus de répétitions avant d’atteindre l’épuisement, d’augmenter leur volume total d’entraînement et, par conséquent, de favoriser une plus grande hypertrophie et des gains de force plus significatifs par rapport à un placebo.

Sujets et méthodes

Caractéristiques des sujets

L’étude a été menée sur un total de 19 hommes en bonne santé, tous pratiquant régulièrement la musculation. L’âge moyen des participants était de 27,3 ans, et leur expérience moyenne en entraînement en résistance était de 5,9 ans. Pour participer à l’étude, les sujets devaient remplir plusieurs critères :

  • Avoir au moins un an d’expérience en musculation, avec un niveau de force minimal exigeant de pouvoir réaliser un squat avec 125 % de leur poids corporel et un développé couché avec 100 % de leur poids corporel.
  • Ne pas avoir consommé de suppléments alimentaires (comme la créatine ou des pré-entraînements) durant les six mois précédant l’étude.

Ces critères visaient à contrôler les effets de variables externes et à garantir que les résultats de l’étude reflètent principalement les effets de la beta-alanine et de l’entraînement en résistance.

Conception de l’étude

Pour garantir des résultats fiables et objectifs, l’étude a utilisé un modèle randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo. Cela signifie que ni les participants ni les chercheurs ne savaient qui recevait de la beta-alanine et qui recevait le placebo, garantissant ainsi l’impartialité des résultats. Les participants ont été assignés aléatoirement à l’un des deux groupes suivants :

  • Groupe beta-alanine : Les participants de ce groupe prenaient 6,4 g de beta-alanine par jour, répartis en quatre doses égales. Cette dose est considérée comme relativement élevée et est souvent recommandée dans les études pour obtenir des effets ergogéniques.
  • Groupe placebo : Les membres de ce groupe prenaient des capsules identiques sans beta-alanine.

Le protocole d’administration a été rigoureusement suivi. Les participants devaient espacer les doses d’au moins 3 à 4 heures, et s’ils manquaient une dose, ils étaient encouragés à la prendre plus tard dans la journée.

Programme d’entraînement

Pendant la durée de l’étude, les participants ont suivi un programme d’entraînement hypertrophique structuré sur huit semaines, comportant quatre séances hebdomadaires. Le programme se concentrait sur différents groupes musculaires à des jours distincts :

  • Lundi et jeudi : exercices ciblant les pectoraux, les deltoïdes et les triceps.
  • Mardi et vendredi : exercices ciblant les quadriceps, les dorsaux et les biceps.

Chaque exercice était réalisé avec une charge de 12RM (poids maximal pour 12 répétitions), et les participants effectuaient trois séries à l’échec par exercice, avec des périodes de repos de 60 secondes entre les séries et de 120 secondes entre les exercices. Si un participant réussissait à effectuer plus de 12 répétitions lors de la dernière série d’un exercice, il augmentait la charge de 5 à 10 % pour les sessions suivantes, permettant ainsi un surcroît progressif de la charge.

Ce programme d’entraînement était conçu pour maximiser les stimuli d’hypertrophie tout en permettant de tester les effets de la beta-alanine dans un cadre typique de musculation. Il est important de noter que les participants devaient maintenir leurs habitudes alimentaires habituelles pour éviter que des changements dans leur régime alimentaire ne biaisent les résultats.

Mesures des résultats

Pour évaluer les effets de la supplémentation en beta-alanine, plusieurs mesures clés ont été effectuées avant et après l’intervention :

  • Hypertrophie musculaire :

    • L’épaisseur des biceps, triceps et vastus lateralis (quadriceps) a été mesurée via échographie A-mode pour évaluer les changements d’hypertrophie.

  • Performances physiques :

    • La force maximale a été évaluée avec des tests de 1RM au squat et au développé couché.
    • L’endurance de force a été testée en demandant aux participants d’effectuer des répétitions à l’échec à 60 % de leur 1RM pour les deux mêmes exercices.

  • Volume d’entraînement total :

    • Le volume total soulevé pendant les séances d’entraînement (sets × répétitions × charge) a été suivi chaque semaine, permettant de calculer les variations absolues et relatives du volume entre la première et la dernière semaine.

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