L’Estimation des RIR au fil des séries : l’indicateur n°1 de l’intensité

Table des matières

Introduction

L’intensité de l’entraînement est un pilier central de en musculation, mais comment la mesurer efficacement ? L’étude de Hackett et al. (2018), intitulée “Estimation of Repetitions to Failure for Monitoring Resistance Exercise Intensity: Building a Case for Application”, s’aventure au cœur de cette question. Cette recherche approfondit la compréhension de la Repetitions in Reserve (RIR), une méthodologie novatrice pour évaluer l’intensité d’une séance, et la compare à l’échelle de perception de l’effort de Borg (RPE de Borg), un système traditionnellement utilisé.

La capacité à estimer le nombre de répétitions restantes avant l’échec est cruciale pour tout pratiquant de musculation soucieux de progresser. Elle permet d’ajuster l’intensité, d’éviter la mauvaise surcharge progressive et de planifier les cycles d’entraînement avec précision. L’étude en question révèle que le RIR est un indicateur supérieur au RPE de Borg pour juger de cette intensité. Les points clés des résultats indiquent une précision accrue des prédictions RIR au fil des séries, surtout après la première, et une différence notable entre les sexes ; les hommes ayant rapporté des estimations RIR plus précises que les femmes.

Ces résultats sont une révélation pour les entraîneurs et les sportifs, qui cherchent constamment à affiner leurs méthodes d’entraînement. La promesse d’une méthodologie améliorée pour mesurer l’intensité est non seulement intrigante mais pourrait révolutionner les pratiques actuelles. Si vous êtes à la recherche de moyens pour pousser vos limites de manière stratégique, les découvertes de cette étude sont une lecture incontournable.

Fondements théoriques

Le concept de RIR (Repetitions In Reserse)

La Repetitions in Reserve (RIR) est une méthode d’auto-évaluation permettant d’estimer le nombre de répétitions qu’un individu pourrait encore réaliser avant d’atteindre l’échec musculaire. Ce concept, relativement récent dans la littérature scientifique, repose sur l’introspection et l’expérience de l’athlète en musculation. Originaire du milieu de la force athlétique, le RIR est aujourd’hui adopté par de nombreux pratiquants désireux de maîtriser leur intensité d’entraînement et d’optimiser leur progression.

Comparaison avec l’échelle RPE de Borg : L’échelle de perception de l’effort de Borg (RPE), établie par Gunnar Borg dans les années 1980, est traditionnellement utilisée pour évaluer l’intensité de l’exercice basée sur les sensations physiques et l’effort perçu. Bien que le RPE de Borg ait été un outil précieux, le RIR offre une approche plus spécifique pour les entraînements de résistance, car il se concentre sur les répétitions restantes, plutôt que sur l’effort global, ce qui permet une estimation plus fine de l’intensité réelle.

Objectifs et Questions de L’étude

Objectifs de l’Étude

L’objectif principal de cette recherche était de comparer la précision des estimations intra-séries du RIR par rapport à l’échelle RPE de Borg traditionnelle, en mesurant l’intensité lors d’exercices de poussés (chest press et leg press). Cette étude vise à éclaircir comment le RIR évolue sur le cours de trois séries et si la précision de cette mesure varie d’une séance à l’autre et entre les sexes.

Questions de recherche

Les questions formulées par les chercheurs étaient orientées autour de l’exactitude du RIR comparé à l’échelle RPE de Borg. Est-ce que le RIR est plus précis ? Comment cette précision varie-t-elle entre les séries, les sessions, et selon le genre ?

Méthodologie

Profil des participants

L’étude a été menée sur 48 sujets, 28 hommes et 20 femmes, avec la majorité ayant au moins un an d’expérience en musculation. Bien que l’âge moyen d’entraînement n’ait pas été fourni, l’inclusion de pratiquants de différents niveaux d’expérience permet d’extrapoler les résultats à un large éventail d’athlètes.

Protocole d’étude

Cette étude a été effectuée sur deux temps, permettant une comparaison directe des mesures de RIR et de RPE.

Les participants ont réalisé des séries de 10 répétitions à 70% et 80% de leur 1RM sur une chest press et une leg press, ce qui correspond à des modalités d’entraînement communes.

Après 10 répétitions, les sujets ont indiqué leur RPE selon Borg ou leur RIR, avant de continuer jusqu’à l’échec. Cette méthode de collecte de données fournit un aperçu direct de la capacité des athlètes à auto-évaluer leur intensité d’effort.

Résultats

Comparaison du RPE traditionnel et du RIR

Les données ont révélé que le RIR avait une corrélation significative avec le nombre réel de répétitions réalisées, suggérant une estimation plus fidèle de la capacité résiduelle par rapport à l’échelle de Borg.

Précision du RIR d’une série à l’autre

La précision des estimations RIR a montré une amélioration notable au fil des séries, en particulier après la première série.

La fatigue accumulée semble jouer un rôle dans la capacité des sujets à prédire plus précisément le RIR, indiquant que l’expérience vécue pendant l’entraînement influence la perception de l’intensité.

Les différences entre les sexes

Les résultats ont mis en évidence que les hommes rapportaient des estimations RIR plus précises que les femmes, suggérant des différences potentielles dans la perception de l’effort ou dans l’expérience d’entraînement entre les sexes.

Comparaison entre les mouvements

L’analyse a également montré des variations dans la précision du RIR entre la chest press et la leg press, indiquant ainsi que le type d’exercice peut influencer la capacité à estimer correctement le nombre de répétitions restantes.

Analyses, interprétations et limites

Facteurs influençant la précision du RIR

Une tendance a été observée où moins de répétitions par série étaient associées à une précision accrue du RIR, suggérant que l’approche de l’échec musculaire rend les estimations plus fiables.

L’étude suggère que la première série peut servir de “série d’entraînement”, où les participants apprennent à mieux évaluer leur RIR dans les séries suivantes.

Après les premières séries, les participants avaient probablement une meilleure idée du nombre de répétitions qu’ils pouvaient réaliser, influençant ainsi leurs estimations RIR.

Explications possibles des différences de sexe

Les auteurs ont suggéré que les différences de perception sensorielle entre les hommes et les femmes pourraient jouer un rôle, ainsi que des différences potentielles dans l’expérience d’entraînement ou la capacité à réaliser plus de répétitions à un pourcentage donné de 1RM.

Extrapolation des résultats aux powerlifters

Les implications de ces résultats pour les exercices de powerlifting (le squat, le développé couché et le soulevé de terre) sont discutées, avec une attention particulière à la théorie selon laquelle moins de répétitions par série pourraient conduire à des estimations RIR plus précises.

Limitations et précautions

Bien que prometteur, le RIR doit être utilisé avec prudence, en tenant compte des variations individuelles et de l’expérience d’entraînement. Les débutants en particulier pourraient avoir besoin de temps pour développer la capacité d’estimer précisément leur RIR. Des questions demeurent sur la précision du RIR dans le cadre du deadlift et lors d’entraînements à haute intensité, ce qui nécessitera des études supplémentaires pour établir des lignes directrices claires.

Applications pratiques et conseils

Utilisation de RIR dans la planification de l’entraînement

En notant régulièrement le RIR lors des entraînements, les pratiquants peuvent suivre leur progression de manière précise. Si, par exemple, un pratiquant note qu’il peut effectuer plus de répétitions avec un certain poids qu’auparavant, cela indique une progression factuelle.

L’étude montre que la précision du RIR peut varier selon le type d’exercice. Il est donc conseillé de commencer par l’utiliser sur des exercices où l’évaluation est plus aisée (analyse avant tout personnelle des exercices aptes à l’évaluation des RIR).

Pour les débutants, il est essentiel de comprendre que la capacité à estimer précisément le RIR peut nécessiter du temps et de l’expérience et qu’il n’est pas nécessaire de les quantifier.

L’étude a montré que la fatigue peut affecter la précision du RIR. Les pratiquants doivent être conscients que leur estimation pourrait être moins fiable en fin de séance.

Chaque individu est différent, et les estimations de RIR peuvent varier d’une personne à l’autre. Il est important d’apprendre à connaître son propre corps et ses réactions à l’effort pour utiliser le RIR efficacement.

La to do list pour intégrer les RIR dans sa programmation

  • Commencer Progressivement : Introduisez le concept de RIR dans votre routine d’entraînement progressivement. Commencez par l’utiliser dans une ou deux séries par séance, puis augmentez au fur et à mesure que vous devenez plus à l’aise avec l’estimation.
  • Utiliser le RIR pour ajuster les charges : Si vous estimez un RIR plus élevé que prévu lors d’un exercice, envisagez d’augmenter la charge pour les séries suivantes.
  • Tenir un Journal d’Entraînement : Documentez vos estimations de RIR ainsi que le nombre réel de répétitions effectuées. Cela vous aidera à suivre vos progrès et à affiner vos estimations au fil du temps.

Conclusion

L’étude de Hackett et al. (2018) a ouvert une nouvelle fenêtre sur la compréhension de l’entraînement en résistance, en particulier en ce qui concerne la mesure de l’intensité d’entraînement. Le concept de Repetitions in Reserve (RIR), mis en lumière par cette recherche, représente une avancée significative dans la manière dont les athlètes et les entraîneurs peuvent aborder l’entraînement en musculation. En fournissant une méthode plus nuancée et personnalisée pour évaluer l’intensité, le RIR se distingue comme un outil précieux, en particulier par rapport à l’échelle RPE de Borg traditionnelle.

Cette étude ne s’est pas contentée de comparer le RIR au RPE de Borg ; elle a également exploré des aspects comme la précision du RIR d’une série à l’autre, les différences entre les sexes dans l’estimation du RIR, et l’impact de divers exercices sur l’exactitude du RIR. Les résultats ont montré que le RIR est généralement plus précis et plus fiable, surtout après les premières séries d’un exercice, et que les hommes tendent à rapporter des estimations de RIR plus précises que les femmes.

La véritable valeur de cette étude réside dans son application pratique. Les pratiquants de musculation, des débutants aux athlètes confirmés, peuvent utiliser les découvertes de cette recherche pour affiner leurs programmes d’entraînement. En intégrant le RIR dans leur routine, ils peuvent mieux gérer l’intensité de leurs entraînements et maximiser leurs progressions. C’est une reconnaissance que l’auto-évaluation et l’auto-régulation jouent un rôle crucial dans la réussite de l’entraînement.

Liste des Références Scientifiques

L’étude complète

Merci pour votre lecture, si vous souhaitez aller plus loin le texte complet de l’étude est disponible ici :

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