Manger vite, mâcher peu, stocker plus ? : les mécanismes invisibles des aliments ultra-transformés

Table des matières

Introduction

Les aliments ultra-transformés sont aujourd’hui omniprésents dans notre alimentation moderne. Mais leur consommation fréquente suscite de plus en plus d’inquiétudes en raison de leur lien possible avec une prise de poids accrue et une altération des marqueurs de santé métabolique. L’étude menée par Hamano et al. (2025) vient enrichir ce débat avec une approche expérimentale rigoureuse. En reprenant le protocole de Hall et al. (2019), elle évalue l’impact d’un régime exclusivement composé d’aliments ultra-transformés sur l’apport énergétique, la composition corporelle, le comportement alimentaire et des indicateurs de santé tels que les lipides sanguins ou les enzymes hépatiques. Cette fois-ci, les chercheurs ont choisi un échantillon japonais, ce qui permet d’élargir la portée des résultats à un autre contexte alimentaire culturellement distinct.

Objectifs et méthodologie

Objectif principal de l’étude

L’étude visait à examiner l’effet d’un régime ultra-transformé sur la prise alimentaire spontanée, la composition corporelle et les marqueurs biologiques, dans un environnement contrôlé où les participants pouvaient manger autant qu’ils le souhaitaient (ad libitum). Les chercheurs cherchaient aussi à identifier les mécanismes expliquant une potentielle surconsommation : rapidité d’ingestion, fréquence de mastication, réponses hormonales, etc.

Participants et protocole expérimental

Neuf hommes japonais, âgés de 18 à 39 ans, en surpoids (IMC ≥ 25) mais stables sur le plan pondéral (pas de variation de plus de 5 % durant les six derniers mois), ont été inclus dans une étude croisée. Chaque participant a suivi deux régimes d’une semaine chacun – l’un exclusivement à base d’aliments ultra-transformés, l’autre de produits non ultra-transformés – dans un ordre aléatoire, avec une période de deux semaines entre les deux phases. Tous les repas et collations étaient fournis par les chercheurs, dans un cadre hospitalier strictement contrôlé.

Définition des régimes et suivi des comportements alimentaires

Les régimes étaient conçus selon la classification NOVA, qui distingue les aliments selon leur degré de transformation. Le régime ultra-transformé comprenait uniquement des produits classés en catégorie 4, tandis que le régime témoin reposait sur des aliments des catégories 1 à 3.

Les participants pouvaient manger à satiété, et leur consommation réelle était évaluée par pesée des restes et enregistrement minuté des repas. Une attention particulière a été portée à la fréquence des mastications, mesurée par un capteur portable (« bite scan »), ainsi qu’à l’activité physique (nombre de pas quotidiens).

Données biologiques et outils d’analyse

Des échantillons sanguins ont été collectés à jeun au début et à la fin de chaque phase pour évaluer les profils lipidiques (LDL, HDL), les enzymes hépatiques (AST, ALT, γ-GTP) et les hormones liées à l’appétit (leptine, adiponectine, PYY). La composition corporelle a été mesurée par impédancemétrie de haute précision (InBody 720), un outil validé contre la référence DXA.

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