Introduction
Les sources de protéines animales, comme le bœuf, sont souvent considérées comme supérieures aux alternatives végétales en raison de leur profil en acides aminés et de leur biodisponibilité. Cependant, avec la montée en popularité des substituts de viande à base de plantes, comme l’Impossible Burger, la question de leur efficacité pour stimuler la synthèse protéique musculaire se pose. L’étude de Church et al. (2024) vise à comparer les réponses anaboliques aiguës après ingestion de bœuf haché ou d’un substitut de viande à base de soja, en mesurant notamment la synthèse protéique musculaire et la balance protéique corporelle.
Objectifs de l’étude
Pourquoi cette étude est-elle nécessaire ?
L’ingestion de protéines est un élément clé de la récupération musculaire et de la croissance musculaire. Cependant, la qualité des protéines peut influencer la vitesse et l’efficacité de la synthèse protéique musculaire (SPM). Alors que les protéines animales sont riches en acides aminés essentiels (AAE), notamment en leucine, les protéines végétales ont souvent une composition en acides aminés moins optimale et une digestibilité moindre. L’objectif de cette étude était donc de répondre aux questions suivantes :
- Un steak haché de bœuf stimule-t-il mieux la synthèse protéique musculaire qu’un substitut à base de soja ?
- Une portion plus importante de substitut de viande permet-elle de compenser cette différence de qualité protéique ?
- Quelles sont les différences en termes de réponse anabolique entre ces différentes sources de protéines ?
Hypothèses des chercheurs
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que la consommation de bœuf entraînerait une augmentation plus marquée de la synthèse protéique musculaire que la consommation de 4 oz de substitut à base de soja. Ils supposaient également qu’une dose plus élevée de substitut (8 oz) pourrait compenser la différence de qualité protéique et induire une réponse anabolique similaire à celle du bœuf.
Méthodologie de l’étude
Profil des participants et protocole expérimental
L’étude a inclus 24 adultes en bonne santé (hommes et femmes), âgés de 18 à 40 ans, sans antécédents médicaux susceptibles d’altérer le métabolisme des protéines. Les participants ont été répartis aléatoirement en trois groupes recevant l’un des repas suivants :
- Groupe Bœuf (n = 8) : consommation de 4 oz (113 g) de bœuf haché (80 % viande maigre / 20 % gras).
- Groupe Soja 4 oz (n = 8) : consommation de 4 oz du substitut de viande.
- Groupe Soja 8 oz (n = 8) : consommation de 8 oz (227 g) du substitut de viande.
Les repas étaient consommés isolément, sans accompagnement ni autres sources de macronutriments, pour éviter toute interférence avec l’absorption et le métabolisme des protéines.
Mesures et analyses
L’étude a mesuré plusieurs paramètres métaboliques avant et après la consommation des repas :
- Taux plasmatiques des acides aminés essentiels (AAE), notamment la leucine, à plusieurs intervalles postprandiaux (0, 30 min, 1 h, 2 h, 4 h, 6 h).
- Taux de synthèse protéique musculaire (fractional synthetic rate, FSR) via biopsies musculaires effectuées à 0 h, 4 h et 6 h post-ingestion.
- Kinetics protéiques corporelles, incluant le taux de synthèse et de dégradation des protéines, ainsi que le bilan protéique net.
Les chercheurs ont utilisé une analyse statistique avancée pour comparer les variations de ces paramètres entre les groupes et déterminer les différences significatives.
Réponses