Introduction
L’étude intitulée « Impact of Training Protocols on Lifting Velocity Recovery in Resistance Trained Males and Females » menée par Amdi et al. en 2021, explore les différences de récupération entre les hommes et les femmes après des séances de musculation spécifiques. Cette recherche est particulièrement importante car elle aborde une question sur l’optimisation des programmes d’entraînement : les différences potentielles de récupération entre les sexes.
La recherche sur les différences de récupération entre les sexes en musculation est cruciale pour plusieurs raisons. Premièrement, elle permet de mieux comprendre comment les hommes et les femmes réagissent aux mêmes stimuli d’entraînement, ce qui peut influencer la manière dont les programmes de musculation sont conçus. Deuxièmement, des différences dans les taux de récupération peuvent avoir des implications importantes pour la prévention des blessures et l’optimisation des performances. Enfin, cette recherche contribue à une approche plus individualisée et inclusive de l’entraînement en résistance, en reconnaissant que les besoins et les capacités des athlètes peuvent varier en fonction du sexe.
Objectifs et questions de recherche
Oobjectif de l’étude
L’objectif principal de l’étude menée par Amdi et al. (2021) était d’examiner les différences de récupération entre les sexes après des séances de squat. Plus précisément, les chercheurs voulaient déterminer si les réponses des hommes et des femmes à des protocoles d’entraînement différents, avec et sans échec, présentaient des variations significatives. La question centrale était de savoir si les femmes récupéraient plus rapidement que les hommes après un entraînement non-échec et si cette différence de récupération était atténuée ou non lors de l’entraînement jusqu’à l’échec.
Cette investigation est cruciale car elle vise à fournir des données empiriques pour appuyer ou réfuter l’idée que les différences biologiques entre les sexes peuvent influencer la récupération musculaire. Une meilleure compréhension de ces différences peut aider à adapter les programmes d’entraînement pour maximiser les performances et minimiser les risques de surentraînement et de blessures.
Hypothèses des chercheurs
Les chercheurs ont formulé deux hypothèses principales pour guider leur étude :
Les femmes récupèrent plus rapidement que les hommes lorsqu’elles ne s’entraînent pas jusqu’à l’échec. Cette hypothèse est fondée sur des études antérieures qui suggèrent que les femmes peuvent avoir une meilleure capacité de récupération en raison de différences physiologiques telles que la proportion plus élevée de fibres musculaires de type I et l’effet protecteur de l’œstrogène contre les dommages musculaires. Par exemple, Enns et Tiidus (2010) ont montré que l’œstrogène joue un rôle clé dans la protection contre les dommages musculaires et facilite la récupération. De même, Hunter (2014) a discuté des mécanismes par lesquels les femmes peuvent être moins susceptibles de subir une fatigue musculaire intense par rapport aux hommes.
Ensuite, la deuxième hypothèse repose sur l’idée que l’entraînement jusqu’à l’échec impose un niveau de stress et de fatigue musculaire suffisamment élevé pour neutraliser les avantages physiologiques potentiels des femmes en matière de récupération. Ainsi, lorsque les hommes et les femmes s’entraînent jusqu’à l’échec, les taux de récupération devraient être similaires. Cette hypothèse trouve également un appui dans certaines recherches, bien que les données soient souvent contradictoires. Par exemple, Davies et al. (2018) ont observé que les différences de récupération post-entraînement peuvent s’estomper lorsque l’intensité de l’entraînement est maximisée.
Sujets et méthodes
Participants
L’étude a recruté un total de 24 participants (14 hommes et 10 femmes), tous ayant au moins six mois d’expérience en musculation. Les critères d’inclusion étaient stricts pour s’assurer que les sujets étaient suffisamment entraînés pour effectuer les protocoles de squat de manière sûre et efficace. Les participants devaient avoir une capacité à réaliser un squat avec une charge égale ou supérieure à leur poids corporel, garantissant ainsi une base de force et d’expérience similaire parmi tous les participants.

Les chercheurs ont également veillé à ce que les caractéristiques démographiques et les niveaux de base de condition physique soient bien équilibrés entre les groupes de sexes, réduisant ainsi les biais potentiels qui pourraient affecter les résultats.
Conception expérimentale
L’étude a été conçue comme un essai croisé où chaque participant devait compléter deux protocoles d’entraînement différents avec une période de repos de trois semaines entre chaque protocole. Cependant, en raison des interruptions causées par la pandémie de COVID-19, la conception de l’étude a été modifiée. Initialement, 21 sujets étaient censés compléter les deux protocoles, mais après une pause de six mois, 13 participants ont abandonné l’étude. Lorsque l’étude a repris, 11 des sujets initiaux ont complété le deuxième protocole, et trois nouveaux sujets ont été recrutés, complétant ainsi les deux protocoles.
Protocoles d’entraînement
Les deux protocoles de squat étaient conçus pour tester les hypothèses de l’étude :
- Protocole non-échec : 5 séries de 5 répétitions à 80% de leur 1RM, avec au moins cinq minutes de repos entre les séries.
- Protocole échec : 5 séries jusqu’à l’échec avec une charge correspondant à une 4-6RM sur la première série, avec au moins cinq minutes de repos entre les séries.
Ces protocoles ont été choisis pour représenter des charges et des volumes d’entraînement typiques tout en permettant d’évaluer les différences de récupération dans des conditions contrôlées. Les mesures de la vitesse concentrique moyenne de la barre ont été effectuées avant l’entraînement, puis à 5 minutes, 24 heures, 48 heures et 72 heures après l’entraînement pour évaluer la récupération.
Protocole expérimental
Pour mesurer la récupération, les chercheurs ont utilisé le PUSH bandTM 2.0, un appareil qui enregistre la vitesse de mouvement de la barre pendant les squats. Les participants ont été instruits de réaliser la phase concentrique de chaque répétition aussi explosivement que possible pour obtenir des données précises sur la vitesse de levée.
Pour le protocole d’échec, les charges étaient déterminées après un test de vitesse pré-entraînement avec 80% de 1RM. Les participants réalisaient ensuite une série de squats avec 85% de 1RM. Si le participant échouait avant de compléter sept répétitions, cette série était comptée comme la première des cinq séries jusqu’à l’échec. Si le participant réussissait sept répétitions, la charge était augmentée d’environ 2,5%, et le processus était répété jusqu’à ce que le participant échoue après 4-6 répétitions.
Ce processus de sélection de la charge garantit que les participants travaillent à un niveau d’intensité cohérent avec leur capacité maximale, rendant les résultats plus comparables entre les individus.
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