Introduction
Mise à jour de l’étude du 16/04 Vinaigre de cidre et perte de poids : mythe ou réalité scientifique ?l’article initial est consultable ici :
Parmi les interventions nutritionnelles « miracles » qui refont régulièrement surface, le vinaigre de cidre tient une place de choix. Utilisé depuis des siècles pour ses supposés bienfaits métaboliques, il a récemment fait l’objet d’une étude spectaculaire de Abou-Khalil et al. (2024) rapportant des pertes de poids énormes sans changement dans l’alimentation ou l’activité physique. Devant des résultats aussi impressionnants qu’improbables, plusieurs chercheurs ont émis des doutes, notamment sur les analyses statistiques, les distributions de données, et la plausibilité biologique des effets annoncés.
L’article que nous résumons ici, publié par Abou-Khalil et El-Hayek (2025), tente de répondre à ces critiques. Il se veut une clarification définitive autour des controverses statistiques et méthodologiques ayant entouré leur première publication. Mais loin d’apaiser les doutes, cette réponse soulève de nouvelles interrogations sur la rigueur scientifique et la responsabilité éthique dans le champ de la nutrition.
Retour sur l’étude initiale
L’étude originale portait sur 120 adolescents et jeunes adultes libanais en surpoids ou obésité, assignés aléatoirement à quatre groupes pendant 12 semaines : trois groupes consommant respectivement 5, 10 ou 15 mL de vinaigre de cidre par jour, et un groupe placebo reçevant de l’eau acidifiée. Aucune consigne diététique ou d’activité physique n’était imposée.
Les auteurs rapportent des pertes de poids massives : jusqu’à 7,4 kg en 12 semaines dans les groupes sous vinaigre. Aucune perte n’était notée dans le groupe placebo. De plus, ces pertes étaient accompagnées d’améliorations marquées des taux de glycémie, triglycérides et cholestérol. Tout cela, sans modification de l’alimentation ou du niveau d’activité.
Dès sa publication, l’étude a été accueillie avec scepticisme. Dans un courrier adressé à la revue, plusieurs chercheurs ont souligné des anomalies statistiques, des distributions improbables de données, l’incompatibilité avec la littérature existante, et l’absence de données disponibles malgré l’engagement explicite des auteurs à les fournir.
Réponses