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Introduction
La question du moment de la nutrition par rapport à l’entraînement continue d’alimenter les débats, tant dans les milieux scientifiques que sur les réseaux sociaux. L’idée que l’entraînement à jeun favoriserait une oxydation accrue des graisses a longtemps été promue dans le milieu du bodybuilding, sur la base de la logique physiologique liant faible insuline et glycogène réduit à une lipolyse renforcée. Or, si cette hypothèse peut être vraie à court terme sur la dépense énergétique, les études récentes montrent que cela ne se traduit pas par une perte de graisse supérieure à long terme. C’est dans ce contexte que l’étude de Vieira et al. (2025) vient clarifier les effets chroniques d’un entraînement en état de jeûne comparé à un entraînement en état nourri, sur les adaptations musculaires, la composition corporelle, la force et la puissance, dans un cadre rigoureux de 12 semaines.
Objectif de l’étude
Objectif principal
Cette étude visait à comparer l’impact de 12 semaines d’entraînement en résistance effectué à jeun ou en état nourri sur la composition corporelle, l’épaisseur musculaire, la force dynamique maximale, la puissance musculaire et la charge totale d’entraînement chez des adultes jeunes et sédentaires.
Hypothèse
Les auteurs postulaient que l’entraînement en état nourri induirait des gains plus importants en masse maigre, force et puissance musculaire par rapport à l’entraînement à jeun.
Méthodologie
Échantillon et répartition
L’étude a recruté 28 adultes (22 femmes et 6 hommes) âgés de 20 à 40 ans, n’ayant pas d’habitude régulière de musculation. Ils ont été répartis aléatoirement en deux groupes :
- Groupe « Fed » : consommait un repas riche en glucides (1 g/kg) 1 à 2 heures avant l’entraînement.
- Groupe « Fasted » : réalisait la séance après 10 à 12 heures de jeûne nocturne, en consommant un repas équivalent à un autre moment de la journée.
Les deux groupes prenaient un repas post-entraînement contenant 0.25 à 0.3 g/kg de protéines.
Apports nutritionnels
Les apports ont été calibrés pour maintenir un poids corporel stable durant toute l’intervention. Les besoins énergétiques ont été estimés à partir du métabolisme de base (BMR) multiplié par un facteur d’activité de 1.7. Les macronutriments étaient répartis comme suit : 3.0 à 5.0 g/kg/j de glucides, 2.0 g/kg/j de protéines, 20 à 35 % des calories provenant des lipides. Les repas étaient suivis pour éviter tout biais énergétique et les calories ajustées pour maintenir un bilan énergétique neutre.
Programme d’entraînement
Les participants s’entraînaient 2 fois par semaine pendant 12 semaines, avec les exercices suivants : leg press, bench press, seated row, leg extension, leg curl. La progression était organisée en 4 phases :
- Semaines 1–4 : 2 séries de 13–15 répétitions
- Semaines 5–6 : 2 séries de 10–12 répétitions
- Semaines 7–8 : 3 séries de 10–12 répétitions
- Semaines 9–12 : 3 séries de 8–10 répétitions
Toutes les séries étaient conduites jusqu’à un RPE de 8–10/10, garantissant un effort proche de l’échec musculaire.
Mesures
Les mesures ont été réalisées avant et après l’intervention de 12 semaines. La composition corporelle a été évaluée par absorptiométrie à rayons X en double énergie (DXA). L’épaisseur musculaire du quadriceps a été mesurée par échographie. La force maximale a été déterminée via 1RM sur le bench press et l’extension de jambe. Enfin, la puissance musculaire (moyenne et maximale) a été mesurée à 30 % et 70 % du 1RM pour l’extension de jambe.
Réponses